FirstMark Capital est l’un des principaux fonds de capital-risque américains. Basé à New York, il a investi très tôt dans Pinterest, mais aussi dans les français Sketchfab (plate-forme d’objets en 3D) et Dashlane (gestion des mots de passe). Son associé franco-américain Matt Turck a contribué à ce que le fonds s’intéresse à la France.
Voyez-vous passer plus de sociétés françaises et comment l’expliquez-vous ?
Oui. Les fonds américains regardent de plus en plus l’Europe, où les valorisations sont moins élevées que dans la Silicon Valley. Les fonds ont accepté l’idée que la R &D, par exemple, pouvait être installée à l’étranger. Israël et la France constituent de bons hubs. Depuis trois ans, les efforts de la France sont salués.
Quels sont les écueils à éviter pour une start-up française aux Etats-Unis ?
Tout d’abord, il y a celui de ne s’installer qu’à moitié. Si on lance seulement un petit bureau de vente de trois personnes, c’est l’échec assuré. Il faut que le patron de la société vienne aux Etats-Unis, s’implique directement. La seconde erreur serait d’ouvrir un bureau composé de Français. Il faut recruter des Américains, notamment des commerciaux. Ce qui manque aux entreprises françaises qui viennent aux Etats-Unis, ce sont des compétences en marketing, en vente, en design produit, dans l’interface… Même les présentations sont moins abouties, sans compter que les fautes d’anglais sont rédhibitoires. On sait moins se vendre en France, c’est culturel.
Obligez-vous les sociétés où vous investissez à déménager leur siège aux Etats-Unis ?
Pour nous, c’est plus simple. Mais il s’agit plus d’une formalité juridique. Et nous n’avons jamais rencontré de résistances de la part des start-up ou des autres investisseurs, européens notamment. Ces sociétés continuent de se développer et de recruter en Europe, et leur valorisation augmente. Tout le monde est gagnant.
Comments are closed.