PARIS (Reuters) – Engie étudie la possibilité de céder ses centrales thermiques aux Etats-Unis, a déclaré vendredi sa directrice générale déléguée Isabelle Kocher, confirmant une information du quotidien Les Echos.
Face à la faible croissance de la consommation d’électricité dans les pays matures qui cherchent à améliorer leur efficacité énergétique, l’ex-GDF Suez compte réduire sa présence sur ce segment de la production thermique, en particulier outre-Atlantique, a expliqué la numéro deux d’Engie.
“On y réfléchit activement. C’est une option qui est tout à fait possible”, a-t-elle dit sur la chaîne de télévision LCI.
Les centrales thermiques du groupe aux Etats-Unis représentent une capacité de 10 gigawatts. L’opération pourrait permettre au géant de l’énergie de récolter entre 3 et 5 milliards d’euros, écrit le journal Les Echos en citant des informations évoquées par La Lettre de l’Expansion.
Engie pourrait mener à bien d’autres opérations du même type, en particulier en Europe, a indiqué la DG déléguée de l’énergéticien dont la stratégie vise à donner la priorité aux énergies renouvelables et aux services à l’énergie.
“Les Etats-Unis, comme en Europe, c’est une zone dans laquelle au fond, la consommation d’électricité croît peu parce qu’il y a des efforts d’efficacité énergétique qu’il faut continuer à faire”, a-t-elle expliqué.
“Donc effectivement, nous essayons de nous alléger dans la production thermique, en particulier aux Etats-Unis, en Europe et dans toutes les zones matures.”
Selon Les Echos, qui citent une source non identifiée, de nombreuses réflexions sont engagées sur le portefeuille d’activités du groupe et ces opérations pourraient permettre une prise de contrôle de Suez, un scénario qui fait l’objet de fréquentes spéculations.
“Le groupe n’a certes pas mandaté de banque mais la question se pose effectivement: il faudra bien utiliser le produit des cessions”, déclare la source citée par Les Echos.
Engie, qui possède 33,55% de Suez, n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette information.
Mi-novembre, le groupe avait démenti des informations de presse selon lesquelles il avait mandaté des banques pour mettre la main sur Suez. Le sujet n’a été soumis à aucune des instances de gouvernance du groupe, avait-il affirmé à l’époque.
En Bourse, l’action Suez avance de 1,97% à 17,64 euros à 11h30, inscrivant l’une des trois plus fortes hausses du SBF 120, en baisse de 0,75% au même moment.
L’action Engie gagne 0,16% à 16,05 euros.
(Gwénaëlle Barzic, avec Michel Rose, édité par Dominique Rodriguez)